Hépatites B et C : Les tests ratent leurs cibles Imprimer
Écrit par destinationsante.com   
Samedi, 25 Mai 2013 08:00

En France, le dépistage des hépatites B (VHB) et C (VHC) mobilise trop peu les populations à risque. C’est ce qui ressort d’une étude française lancée en 2010 par  l’Institut de Veille sanitaire (InVS). La dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) en rapporte les premières conclusions.

L’enquête LaboHep a été réalisée auprès de 742 laboratoires d’analyses de biologie médicale. Résultat en 2010, le nombre de tests a été estimé à 3,4 millions pour chacune des deux maladies. Des chiffres qui, pour les rédacteurs du BEH, montrent, que « l’activité de dépistage en France est importante. A titre comparatif, le nombre de sérologies VIH réalisées en France en 2010 est estimé à 4,98 millions. »

Ces tests ne sont positifs « que » dans 0,9% des cas pour l’hépatite C et 0,7% des cas pour l’hépatite B. Pour Cécile Brouard, épidémiologiste à l’InVS, « ces chiffres suggèrent que le dépistage est insuffisamment ciblé sur les populations à risque. » Car « s’il est fréquemment proposé aux usagers de drogues, il ne l’est pas assez aux migrants des zones endémiques, comme l’Asie ou l’Afrique subsaharienne dans le cas du VHC. »

Des malades qui s’ignorent…

Cette situation fait donc courir des risques aux malades qui, bien souvent ignorent leur statut. « En 2004, respectivement 55% et 41% des personnes infectées chroniques par le VHB et le VHC l’ignoraient » insistent les auteurs. Rappelons que chaque année en France, l’hépatite C entraîne la mort de 2 600 personnes. Or diagnostiquée à temps, la maladie peut être guérie.

Concernant l’hépatite B aiguë, en 2010, entre 1 000 et 1 600 nouveaux cas ont été rapportés. Soit une incidence de 1,6 à 2,5 cas pour 100 000 habitants. Pour les auteurs, « il s’agit là d’une incidence plutôt faible. Pour autant, la moitié des cas pourrait être évitée car elle relève d’une recommandation vaccinale ».

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Source : BEH, n°19, 21 mai 2013 – Interview de Cécile Brouard, 23 mai 2013