Les travaux de la 2ème journée scientifique du SYNAPAHARM: Télécharger les présentations. Imprimer
Écrit par Dr COULIBALY et Dr COUMARE   
Samedi, 19 Décembre 2015 01:01

L’an deux mil quinze, et le 12 Décembre, s’est tenue la 2ème édition de la journée scientifique de SYNAPHARM en partenariat avec la CANAM, dans la salle de conférence...

BENSO de l’Azalaï Grand Hôtel de Bamako de 9h à 16h, sous le haut parrainage de Madame TOGO Marie Madeleine Ministre de la Santé et de l’hygiène publique.

Cette journée avait pour but d’informer davantage l’opinion publique sur le rôle d’acteur de santé, que joue le pharmacien à travers la sensibilisation, la communication autour des grands problèmes de santé auxquels le monde fait face aujourd’hui. Elle devrait permettre la création d’un cadre d’échange et de concertation entre les autorités publiques et parapubliques (DPM, LNS, CANAM, MESRS) d’une part et les autres membres de la profession pharmaceutique d’autre part, tout en renforçant le partenariat public/privé.

Rappelons que de par sa formation, le pharmacien est à cheval sur plusieurs domaines qui font de lui un polytechnicien de la santé favorisant son intervention dans bon nombre de secteurs dont les représentations sont souvent méconnues de la population et sous-estimées des autres acteurs de la santé. Aussi nous avons constaté que si l’officine et l’administration engrangent la majorité des pharmaciens sortant de la Faculté, force est de reconnaitre que l’industrie pharmaceutique, la recherche, ainsi que les laboratoires d’analyse biologique restent les parents pauvres en matière d’absorption de cette ressource humaine. Par ailleurs, l’ouverture de DESS à la faculté de pharmacie est une opportunité à saisir pour motiver les jeunes à aller vers la biologie d’où le choix du thème : «Place du pharmacien dans le diagnostic biologique»

2- OBJECTIF DE LA JOURNEE

a- OBJECTIF GENERAL

Promouvoir la place du pharmacien dans le diagnostic biologique.

b- OBJECTIFS SPECIFIQUES

Plus spécifiquement, il s’agissait au terme de la journée que les participants acquièrent des connaissances sur :

• Définir l’importance du diagnostic biologique avant tout traitement infectieux ;

•Caractériser le rôle et la place du pharmacien dans le diagnostic biologique ;

•Maitriser les voies et moyens susceptibles de promouvoir la place du pharmacien dans le diagnostic biologique.

3 - LES PARTICIPANTS

Pour atteindre ces objectifs au regard de l’importance de la journée, nous avons jugé bon d’inviter toutes structures et acteurs issus du monde pharmaceutique à cette rencontre à savoir : la CANAM, CAMED, MESRS, MS, Faculté de la Pharmacie, INPS, PPM, CNOP, CR, Association de Médecins et Pharmacien Biologique, LNS, CNTS, DPM, COJEP ; SYNAPO, AFEPHAR, Laboratoire MERIEUX, Fondation MERIEUX, les pharmaciens, l’Ordre des Médecins, les médias ( ORTM, presses écrites) et d’autres corps issus divers horizons.

4- METHODOLOGIE

Comme méthodologie, nous avons opté pour l’exposé, suivi de débats (questions-réponses) pour chacune des sessions ainsi que les différents thèmes développés accompagné de la distribution de support physique et numérique.

5 - MATERIELS UTILISES

- Installation micros haut parleur ;

- Rétroprojecteur

- Stylos

- Bloc-notes

- Ordinateurs

- tableaux

6- DEROULEMENT DES ACTIVITES

A-Phases préparatoires

Cette phase préparatoire a nécessité la tenue de plusieurs réunions d’échange avec les représentants des différents organes de SYNAPHARM. À la lumière de ces échanges, plusieurs commissions ont été mises en place qui sont entre autres :

- La commission scientifique, dirigée par le professeur Bah ;

- La commission financière présidée par le Trésorier Dr DIARRA Brehima ;

- La commission d’organisation présidée par Dr SAMAKE Kadiatou ;

- La commission logistique présidée par Dr Balam ;

- La commission communication et mobilisation présidée par Dr TOGO Jules

- La commission secrétariat présidée par Dr Ousmane Bakary COULIBALY

En outre, une série de rencontre a eu lieu avec des experts et /ou les personnes ressources afin d’acquérir leur expertise pour une meilleure organisation de la journée ; parmi lesquels :

- Madame le Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Mme TOGO Marie Madeleine

- Monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique

- Le professeur Souleymane DIALLO, biologiste et Directeur Général du Centre Mérieux

- Le professeur Brahima KOUMARE, biologiste et ancien Directeur de L’INRSP

- Le professeur Boubacar Traoré, biologiste et doyen de la fac

- Le professeur Benoit KOUMARE, Directeur Général du LNS

- Dr SANGARE Aminata Noel, Présidente de l’Association des Médecins et Pharmaciens biologiste du Mali ;

- Dr TOUNKARA, Directeur Général de la PPM

- Monsieur Luc TOGO, Directeur Général de la CANAM

A l’issue de ces différentes concertations sus mentionnées, plusieurs recommandations ont été formulées à l’égard du bon déroulement de ladite journée d’une part et d’autres parts elle a permis à la commission d’organisation de tirer les enseignements nécessaires pour la bonne marche de l’ensemble des activités consignées dans le chronogramme.

B- Les activités de la journée proprement dite

a- Cérémonie d’ouverture

Elle a été présidée par Madame le Représentant du Ministre de la Santé et de de l’Hygiène publique, Dr Sekou Oumar DEMBELE Et ponctuée par les discours :

- De la présidente du projet (Dr Kadiatou SAMAKE)

- Du Secrétaire Général Dr Zoumana FANE

- Du DG de la CANAM M. Ankoudio Luc TOGO

- Du président du CNOP Dr Abdou DOUMBIA

- Du Représentant de Madame le Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique Dr Cheick Oumar DEMBELE

b- La conférence inaugurale

Elle a porté sur le thème principal : place du pharmacien dans le diagnostic biologique, présenté par le professeur TRAORE Boubacar, Doyen de la faculté de pharmacie sous la présidence du Pr Mamadou KOUMARE.

Son exposé a tourné autour de cinq points essentiels à savoir : cursus du pharmacien, Exécution de l’analyse biologique, Démarche diagnostique dans les laboratoires, Place des Pharmaciens dans le diagnostic biologique enfin une conclusion accompagnée des remerciements ainsi que de recommandations ont marqué la fin de la présentation. De ce fait, il ressort de la présentation que le titre Pharmacien Biologiste est une suite logique de la formation du doctorat en pharmacie soit 10 années d’étude (6 ans pour la pharmacie généraliste et 4 ans pour la spécialisation.).

L’exécution de l’analyse biologique a permis de définir certains concepts de la sémiologie (le laboratoire, le biologiste médical qui est différent du biologiste, Assurance qualité). Les étapes de l’analyse biologique sont détaillées et s’articulent autour de 3 phases (pré analytique, analytique et post analytique

La démarche diagnostic est basée sur l’infectiologie (bactériologie, la mycologie, la parasitologie et la virologie)

La place des pharmaciens dans le diagnostic biologique retrace les domaines d’investigation des pharmaciens tant au niveau du secteur privé ainsi que publique qui fait référence à la pyramide sanitaire du Mali (les laboratoires spécialisés CHU, les centre hospitalier régionaux etc.). En outre, il s’avère dans la présentation que le rôle du pharmacien biologiste est d’assurer la qualité et du prélèvement, participe à analyse et à l’interprétation etc.

Le Pr termine son exposé en remerciant les partenaires techniques et financier particulièrement le SYNAPHARM pour l’engagement et détermination pour la cause. Pour plus de détail cf présentation. Télécharger la présentation.


c- Sessions communications scientifiques: les deux sessions ont été présidées par le Pr DIALLO Souleymane

Session 1: trois sous thèmes ont été développés à savoir : Importance de l’anti bio gramme ; contrôle qualité des réactifs médicaux, sécurité transfusionnelle.

1.1- Importance de l’antibiogramme est présentée par Dr Hassane Souleymane médecin biologiste sous la permission de Dr SANGARE Aminata Noel Directrice de CELLAL. Six points ont fait l’objet d’exposé à savoir : introduction, définition de la résistance aux ATB, Intérêt de l’ATB, L’Antibiogramme (ATBG) ATBG et Santé publique suivi de recommandations. Il faut retenir à ce niveau que l’antibiogramme aide à poser le diagnostic et n’est pas systématique c’est-à-dire pas demandé dans tous les cas. L’antibiogramme est utilisable pour les statiques pour surveillance épidémiologiques ainsi que des cas d’infection nosocomial.

Télécharger la présentation.

1.2- Contrôle de qualité des réactifs: il a été présenté par Dr Tidiane DIALLO sous la conduite du Pr Benoît KOUMARE. L’exposé a porté sur 5 ponts (introduction, assurance qualité, cycle de qualité, contrôle de qualité, calculs et l’utilisation des statistiques et en fin une conclusion). Il ressort de cette présentation que l’efficacité, la sureté, la bonne qualité et l’acceptabilité d’un résultat d’analyse dépend de la mise en œuvre correcte de toutes les étapes de l’assurance qualité ainsi que le respect des bonnes pratiques d’échantillonnage, d’étiquetage, de stockage et de conservation(date péremption et d’emballage). Par ailleurs, les étalons les matériels utilisés, le milieu d’analyse, les méthodes, les matières, la main d’œuvre doivent répondre à des normes spécifiques (5 M). la maîtrise de qualité fait référence à une définition bien établie, à la prévention, suivi évaluation ainsi qu’à une amélioration constante basée sur un contrôle interne et externe soutenu par le processus d’accréditation ISO 15189 qui régit le laboratoire d’analyse. Rappelons que le contrôle de qualité des réactifs n’est pas encore appliqué au Mali et que les bonnes pratiques de laboratoire exigent le contrôle quotidien de chaque analyste ainsi que l’utilisation de valeur statistique. Télécharger la présentation.

1.3- Sécurité transfusionnelle: présenté par Dr Moussa CISSE sous le contrôle du Pr Baby. Son exposé a porté sur les thèmes suivants : types de sécurité transfusionnelle, les complications, sécurité immunologique, caractéristique physique des immunoglobulines, le groupage sanguin, test de coombs direct et indirect, phenotypage Rhesus-Kel et étendu et recherche d’anti corps irrégulier etc. Notons qu’au Mali quatre types de test sont utilisés pour augmenter la sécurité transfusionnelle (VIH, HBV, HCV, Syphilis). L’accessibilité partout au sang et dérivés dans toute la pyramide sanitaire passant par un recrutement massif des donneurs de santé. Télécharger la présentation.


1.4- Règlementation des réactifs et des dispositifs médicaux: présentés par Dr Sangho Fanta SANGHO DGA DPM. L’exposé a porté sur la présentation de DPM suivi de la règlementation des dispositifs médicaux, les difficultés et enfin les perspectives. Cependant, il faut noter l’absence d’AMM, le manque de monopole pour le Pharmacien impliquant un circuit d’approvisionnement non formel par les non professionnels. A cela s’ajoute, les difficultés liées au respect de la DPM lors de l’appel d’offre. Toutefois, les commandes des réactifs sont possibles à travers la PPM ou les sociétés d’importation de vente en gros des produits pharmaceutiques. Télécharger la présentation.

 

1.5- Etude de satisfaction des clients de la CANAM: elle a été présentée par Dr DICKO DGA de la CANAM. Il ressort de sa présentation une satisfaction globale des clients et des prestataires. Cependant, le délai de remboursement des factures reste un défi à relever auprès de ses partenaires.

 

Télécharger la présentation.


Session 2: trois sous thèmes ont été développés à savoir : bonnes pratiques de laboratoire médical, Actualités sur le diagnostic biologique et la prise en charge des infections virales à VIH (hépatites C /B) présentés successivement par Dr Mamadou B COULIBALY, Dr Almoustapha MAIGA et Dr Nouhoum SANGARE.

2.1- Bonnes Pratiques de Laboratoire Médical: elle a été présentée par Dr Mamadou B TRAORE en collaboration avec Dr Aliou TOURE. La présentation a édifié les participants sur les points suivants :

- Les avantages des bonnes pratiques de laboratoire ;

- Les différents types de risques au sein d’un laboratoire ;

- Les voies de transmission des infections ;

- Les constats et comportements dans les laboratoires;

- Le principe fondamental de la Biosécurité dans un laboratoire;

- Les équipements de protection individuelle (Ebola) ; etc.

Il ressort de ces différents sous thèmes que les bonnes pratiques de laboratoire permettent de protéger non seulement le praticien mais aussi la population. Sa mise en en œuvre nécessite une attention particulière à toutes les étapes procédurales afin de minimiser les risques. Télécharger la présentation.


2.2- Actualités sur le VIH: Dr Almoustapha MAIGA, a assuré cette présentation qui s’articule autour de quatre points à savoir :

- Les traitements antirétroviraux et Recommandations ;

- La diversité Génétique du VIH ;

- Les publications internationales ;

- Les remerciements.

A la lumière de cette présentation, nous retenons que les recommandations de OMS sur le suivi biologique ainsi que le traitement adéquat ont connu ont évolution constante de 2002 à nos jours passant d’un traitement lié aux taux de CD4+/-CV – à un Traitement ARV pour TOUS. En outre, il apparait clairement que les objectifs du traitement antirétroviral chez le malade atteint de VIH visent à couvrir un taux de 90% diagnostiqué, 90% traité et 90% de charge virale indétectable. Les trois lignes de traitement antirétroviral au Mali ont été évoquées qui prônent la gratuité des ARV et des soins aux PVVIH. Télécharger la présentation.


2.3- Prise en charge biologique des hépatites B et C: ce thème a été développé par Dr SANGARE Nouhoum en collaboration avec Dr TIMBINE L, sous la couverture du Pr KOURIBA B ainsi que du Pr DIALLO S. La présentation a mis en exergue la chaine biologique des hépatites B et C ainsi que leur diagnostic biologique.

Le développement de la chaine épidémiologique a fait ressortir la structure, la taxonomie des agents pathogènes suivi d’un rappel sur les modes de transmission et les facteurs favorisants. Pour conclure, l’exposant a mis l’accent sur les points suivants :

- Le diagnostic de l'hépatite B aiguë repose sur la présence de l'antigène HBs et de l'anticorps anti HBc IgM.

- La vaccination contre le VHB doit être proposée aux sujets exposés, et précédée d'une sérologie virale.

- La présence d'un anticorps anti-VHC traduit uniquement un contact antérieur avec le VHC, et n'est pas synonyme d'hépatite C. Télécharger la présentation.

 

d- Les points de discussion

A l’issue des présentations, les points de discussion ont porté sur :

- La définition d’un bon prélèvement au laboratoire ;

- Le nombre de poche de sang requis pour un patient;

- Le délai d’administration du sérum anti D ;

- Le dosage des protéines plasmatiques ;

- Le taux de non-conformité des réactifs de laboratoire ;

- L’absence de contrôle de qualité pour les réactifs de laboratoire ;

- L’insuffisance dans l’exécution du processus de la sécurité transfusionnelle (contrôle au lit du malade) ;

- L’indétermination du rôle et de la responsabilité du pharmacien au sein de la pyramide sanitaire au Mali ;

- La gestion des dons de médicaments au Mali

e- Cérémonie de fermeture

Les travaux ont été clôturés par une cérémonie présidée par le Directeur de la CANAM

7- RECOMMANDATIONS

Suite aux différentes présentations, plusieurs recommandations sont formulées à l’endroit de :

a- Ministère de la santé et de l’hygiène publique

- Octroyer et/ou financer des bourses de spécialisation en biologie aux pharmaciens ;

- Renforcer la capacité technique et opérationnelle des pharmaciens biologistes ;

- Améliorer les conditions de vie et de travail des pharmaciens ;

- Recruter les pharmaciens biologistes dans les structures de santé publique (CHU, CSRéf, les hôpitaux régionaux…) ;

- Appliquer le texte régissant la vente des réactifs et réactifs médicaux ;

- Réorganiser la pyramide sanitaire en intégrant le rôle et la responsabilité du Pharmacien ;

- Harmoniser la gestion de tous les médicaments y compris les dons ;

- Diligenter l’adoption de la politique nationale de laboratoire et de maintenance des dispositifs médicaux ;

- Mettre en œuvre les recommandations de l’atelier sur la transfusion sanguine ;

 

b- Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique

- Créer et équiper des filières de spécialisation en biologie ;

- Assure la formation continue en DEU etc.

- Assurer la formation continue de base ;

- Créer des filières de formation en maintenance ;

- Mutualiser les ressources ;

- Faire impliquer les pharmaciens dans les activités d’étude et de recherche de résistance aux antimicrobiens ;

 

c- Conseil National des Pharmaciens

- Promouvoir le diagnostic biologique dans la prise en charge thérapeutique ;

- Proposer des projets de loi au Ministère de santé et de l’hygiène sur la vente des réactifs (AMM, monopole Pharmacien) ;

- Promouvoir l’inscription des pharmaciens biologistes à l’ordre à hauteur de 20%.

d- DPM

Instituer l’utilisation de l’autorisation de mise sur le marché(AMM) pour les réactifs et dispositifs médicaux;

Mettre à jour le Guide de Bonne Exécution d’analyse(GBEA) ;

e-Laboratoire National de Santé

Procéder au contrôle de qualité des réactifs de laboratoire autorisés au Mali ;

f-Pharmacie Populaire du Mali

Assurer l’approvisionnement en réactifs et dispositifs médicaux des structures publiques ;

g-Société de vente en gros des produits pharmaceutiques

Rendre disponible les réactifs médicaux ;

h- CANAM

- Améliorer les délais de remboursement des factures ;

- Elargir et rendre l’AMO accessible à d’autres secteurs d’activité : artisans, cultivateurs, éleveurs, etc.

8. CONCLUSION

L’analyse des thématiques de la journée édifie que le pharmacien joue un prépondérant dans le diagnostic biologique. Toutefois, il est nécessite de promouvoir la spécialisation des pharmaciens en biologie médicale afin d’accroitre la qualité de traitement par le biais d’un bon diagnostic biologique.

L’observation de bonne pratique de laboratoire, l’assurance qualité dans l’approvisionnement des réactifs et des dispositifs biomédicaux sont de nature à améliorer la prise thérapeutique des patients d’une part et minimise les risques de contamination des maladies nosocomiales.