Allocution protocolaire de la présidente de la CIOPF, Isabelle Adenot, lors du FPI Bamako 2015. Imprimer
Écrit par Dr Soumaïla COUMARE   
Vendredi, 26 Juin 2015 20:11

Excellence Monsieur le Président de la République,

Monsieur le 1er Ministre,

Mesdames et messieurs les membres du gouvernement,

Excellences, Mesdames et Messieurs représentant les corps diplomatiques,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs les Directeurs de la Pharmacie et du Médicament,

Monsieur le Président de l’Ordre...

des pharmaciens du Mali,

Monsieur le Président de l’IOPA,

Mesdames et Messieurs les Universitaires,

Mesdames et messieurs en vos grades et qualités,

Chers confrères,

Mesdames, Messieurs,

Je suis très heureuse d’être à nouveau parmi vous aujourd’hui. Très heureuse aussi que cette 16èmeédition du Forum pharmaceutique international ait pu se tenir au Mali comme prévu, avec le soutien et la présence d’illustres représentants de l’Etat malien, en particulier votre Excellence Monsieur le Président de la République. Ce pari, car il s’agissait bien d’un pari, vous l’avez gagné, Dr Doumbia, épaulé par le comité organisateur. Vos convictions, vos actions ont été décisives. Sans nul doute ce forum sera un succès. Les pharmaciens de très nombreux pays ont répondu présent.

Pour ma part, je vous remercie de m’avoir conviée à ce rendez-vous incontournable de la pharmacie. Si à titre personnel je vous ai dit mon plaisir à être parmi vous, au Mali, en tant que Présidente de la Conférence Internationale des Ordres de Pharmaciens Francophones, c’est un rendez-vous qui compte.

Vous avez choisi comme thème le partenariat public privé. Nous utilisons souvent cette expression pour qualifier les collaborations entre l’industrie pharmaceutique et des autorités publiques en matière de recherche par exemple. Mais vous avez souhaité, je crois, y donner un sens beaucoup plus large, celui de toute collaboration entre l’Etat et un acteur privé dans le champ de la santé.

C’est donc un sujet extrêmement important qui touche à l’organisation des soins. Si la santé d’une population est naturellement de la responsabilité politique des Etats et de leur gouvernance suprême, les professionnels de santé, les industries de santé mettent en œuvre quotidiennement les actions pour atteindre les objectifs fixés. Chacun de nous, dans nos pays respectifs, nous mettons donc en œuvre de tels partenariats. Car tous, acteurs publics et privés du monde de la santé, nous travaillons ensemble dans l’intérêt du patient et de son parcours de soin.

Les Ordres apparaissent comme l’incarnation de ce principe du partenariat public/privé: organismes de droit privé, ils sont dotés de missions de service public qui leur sont confiées par les législateurs. A la différence des syndicats qui défendent les intérêts économiques de la profession, les Ordres visent avant tout la sécurité des patients, donc l’intérêt général.

Les Ordres sont donc un partenaire tout à fait essentiel pour les autorités, un appui sur lequel ils peuvent compter, une courroie de transmission, un corps intermédiaire.

Les ordres ont des missions de contrôle de l’accès à la profession, de défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession et de promotion  de la santé publique.

Les Ordres proposent la déontologie, l’idée étant que des règles, fixées par les pairs, seront plus adaptées aux réalités de l’exercice, tout en répondant à un haut niveau d’exigence.

Les ordres font ensuite respecter ces devoirs professionnels. Je donnerai ici un seul exemple : en France, le seul confrère qui est passé en chambre de discipline pour avoir cherché à faire entrer un médicament contrefait dans la chaîne légale, a perdu de manière définitive sa capacité à exercer. Son diplôme a été déchiré. Je pense que nous devons être intraitables sur cette question et sanctionner durement les confrères qui auraient des pratiques déviantes. Certes, le secteur de la pharmacie est un marché. Mais ce n’est pas un marché comme les autres ! Il y a besoin de règles, et sur ce marché, tout n’est pas possible !En bref, les Ordres garantissent au public que les pharmaciens sont dignes de leur confiance. Et il est important que les patients et les autorités de santé aient confiance dans leur pharmacien.

La CIOPF réunit les Ordres des pharmaciens de 32 pays francophones. Faire marcher d’un même pas ces 32 pays avec chacun une histoire,une géographie, une économie, des structures et des traditions différentes serait absurde et illusoire. Dans nos échanges, le focus est mis sur la formation des pharmaciens mais aussi sur l’égal accès aux soins, les ruptures d’approvisionnement ou les médicaments falsifiés, autant de sujets sur lesquels nous partageons nos expertises et nos expériences. Les pharmaciens doivent aussi se pencher sur leurs propres faiblesses et dans certains domaines l’action est impérative. Nos réflexions convergent ainsi sur le chemin de la qualité de l’exercice.

La CIOPF collabore naturellement avec l’Inter-Ordre des pharmaciens d’Afrique (IOPA), dont je tiens à saluer le Président, Raksala Masna (Tchad).  L’IOPA reste bien sûr l’interlocuteur privilégié pour les questions ordinales de ce continent et je me réjouis que nous entretenions une collaboration tout à fait fructueuse.

Pour conclure, selon les pays ou les continents, il existe des différences de contexte. Mais partout, les pharmaciens sont un appui précieux.

Dans les situations de crises sanitaires comme dans le cas d’autres crises, ils se mobilisent, ici pour rappeler les règles d’hygiène, là pour garantir l’accès au médicament, même si les circonstances sont parfois extrêmement difficiles. Je souhaitais ici saluer le remarquable sens du devoir professionnel et la solidarité dont ont fait preuve les pharmaciens maliens dans le contexte de la gestion de la crise au Nord Mali. C’est un bel exemple pour les pharmaciens du monde entier.

Les pharmaciens sont les experts du médicament. Ils sont des professionnels de santé. Leur potentiel scientifique et humain, leurs idées et leurs talents sont une ressource inestimable pour contribuer activement à la bonne santé de leurs concitoyens et à l’excellence des systèmes de santé, in fine à l’avenir et au dynamisme d’une nation.

Mon optimisme pour la profession relève d’une analyse stratégique. La pharmacie est un secteur d’avenir. Des congrès comme ce forum permettent de voir un horizon ambitieux, d’échanger sur nos pratiques et de progresser en nous modernisant sans frilosité. Il n’est en effet pas envisageable de laisser aux jeunes pharmaciens une pharmacie dépassée. Ouvrir l’avenir, anticiper plutôt que suivre, penser avec des idées neuves, accompagner l’idéal humaniste des pharmaciens est notre volonté partagée.

Mesdames et Messieurs, chers confrères, permettez-moi, de vous souhaiter, de NOUS souhaiter, un très beau FPI.